L' influence des distracteurs sonores et visuels sur les capacités d’identification de la parole chez l’adolescent sourd

Etude comparative selon l'âge

Auteurs

  • Axelle DUCROQUET Orthophoniste
  • Jérôme ANDRÉ Orthophoniste, directeur de mémoire, Université de Lille, Faculté de Médecine Henri Warembourg

Mots-clés :

Etude comparative, Surdité, Perception de la parole, Masquage perceptif, Inhibition, Attention

Résumé

Au quotidien, les enfants atteints de déficience auditive doivent pouvoir comprendre la parole dans un environnement riche en éléments perturbateurs au niveau auditif et visuel. Ce mémoire a pour but d’étudier l’impact des distracteurs auditifs et visuels en modalité auditive, visuelle et audiovisuelle sur l’identification de la parole des jeunes sourds, et l’influence de l’âge sur la gestion de ces éléments distracteurs. Nous avons proposé à 19 collégiens sourds âgés de 11 à 15 ans de visionner des vidéos et d’écouter des bandes-son d’un orateur énonçant des phrases de 4 mots, puis de réaliser une tâche d’identification de mots en liste fermée. Huit épreuves, composées de vingt phrases chacune, ont été proposées dans les modalités auditives, visuelles et audiovisuelles, avec ou sans distracteurs visuels écologiques et auditifs. Les résultats ont été comparés statistiquement entre les épreuves neutres et celles avec distracteurs, et selon les âges des participants. Le bruit a un impact négatif sur l’identification de la parole. L’influence des distracteurs visuels en modalité visuelle et celle des distracteurs visuels et auditifs en modalité audiovisuelle n’ont pas été démontrées. Pour certains participants, les perturbateurs visuels permettent de recruter davantage d’attention et d’améliorer les résultats en modalité visuelle. Le bénéfice audiovisuel leur a permis d’identifier les phrases malgré la présence des distracteurs. L’âge n’a pas d’influence sur la gestion des distracteurs dans l’étude, d’autres facteurs peuvent engendrer des différences interindividuelles. Dans une perspective d’amélioration, la pupillométrie et l’eye-tracking pourraient permettre d’étudier le recrutement cognitif induit par la présence d’éléments perturbateurs et la gestion des distracteurs visuels dans l’environnement.

Biographie de l'auteur

  • Axelle DUCROQUET, Orthophoniste

    Lille, Nord

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Publiée

25-11-2022