Investigation de l’effet de la Semantic Feature Analysis sur le manque du mot au stade débutant de la maladie d’Alzheimer : études de cas

  • Melike Semiz Doctorante boursière financée par la Fondation Recherche Alzheimer (Stopalzheimer.be), Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, Institut de recherche en Sciences et Technologies de la santé, UMONS, Belgique
  • Aurélie Miceli Doctorante, Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, Institut de recherche en Sciences et Technologies de la santé, UMONS, Belgique
  • Sandrine Basaglia-Pappas PhD, Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, Institut de recherche en Sciences et Technologies de la santé, UMONS, Belgique ; CMRR, Hôpital Nord, CHU Saint-Etienne, France https://orcid.org/0000-0002-9778-4918
  • Isabelle Simoes Loureiro PhD, Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, Institut de recherche en Sciences et Technologies de la santé, UMONS, Belgique https://orcid.org/0000-0002-1947-5298

Mots-clés :

maladie d'Alzheimer, mémoire sémantique, manque du mot, dénomination, intervention, Semantic Feature Analysis

Résumé

Ce travail a investigué l'efficacité d'une méthode de prise en charge du manque du mot, la Semantic Feature Analysis (SFA), à travers deux études de cas de personnes présentant la maladie d'Alzheimer (MA) au stade débutant. Initialement conçue pour les patients aphasiques, la SFA vise à réorganiser le réseau lexico-sémantique en activant les traits sémantiques des concepts afin d’améliorer la dénomination. Dans la MA, l’anomie est précocement observée et peut s’expliquer par la dégradation sémantique des concepts. Nous postulons que la SFA peut améliorer la dénomination en renforçant le réseau lexico-sémantique. Deux participantes, MS (87 ans, femme, MMSE : 24/30) et MV (87 ans, femme, MMSE : 20/30), ont été recrutées pour notre étude. Les performances en dénomination ont été évaluées lors des phases pré-intervention, post-intervention et maintien à l’aide d’une tâche de dénomination conçue pour cette étude. Un programme d’intervention individualisé de 16 séances a été mis en place à raison de deux séances de 60 minutes par semaine pendant huit semaines. Durant les séances, les participantes étaient invitées à compléter une fiche d’analyse des traits sémantiques pour 15 items. Les résultats montrent une amélioration de la dénomination uniquement pour MS. Une généralisation de cette amélioration aux items non entraînés ainsi qu’un maintien des bénéfices liés à l’intervention ont été constatés. En revanche, les performances de MV n’ont pas évolué significativement. Cette absence de réponse pourrait être expliquée par un déclin cognitif général plus important. En conclusion, la prise en charge de l’anomie par la SFA a permis d’obtenir des améliorations pour l’une des participantes. Cependant, d’autres recherches investiguant la SFA auprès des personnes souffrant de la MA sont encore nécessaires pour mieux comprendre les facteurs favorables à un effet positif de l’intervention.

Publiée
20-03-2023
Rubrique
Articles